L’axe de recherche « Littératures d’Asie et traduction » de l’Institut de Recherches Asiatiques (IrAsia), actuellement dirigé par Pierre Kaser et Loïc Aloisio (Directeur-adjoint) réunit une demi-douzaine de membres statutaires de l’IrAsia, et une poignée de doctorant.e.s ainsi qu’une quinzaine de membres associé.e.s et des étudiants de niveau master. Il s’attache depuis sa naissance à étudier sous différents angles (histoire, réception, traduction, critique) la création littéraire d’Asie en chinois, coréen, hindi, japonais, vietnamien, thaï.
Il publie depuis 2010 une revue en ligne : Impressions d’Extrême-Orient et tient un carnet de recherches accessible à l’adresse : https://leo2t.hypotheses.org/

L’axe Mobilités, urbanités, mémoires qui réunit des chercheurs de diverses disciplines et des spécialistes de langues asiatiques différentes a pour objectif principal d’analyser les phénomènes migratoires principalement intra-asiatiques afin de leur donner du sens tout aussi bien au sein des pays d’envoi que des pays d’accueil. Il s’agit de proposer une réflexion sur les différentes étapes du processus migratoire en s’intéressant à la fois au point de vue du migrant, des intermédiaires de la migration et de l’État qui accueille ou rejette les migrants. Notre réflexion qui s’inscrit dans le temps long questionne les différentes formes de phénomènes migratoires : migrations économiques, phénomènes diasporiques, migrations ethniques, migrations des élites, migrations maritales, etc. pour en déterminer les spécificités dans un contexte global.

L’axe Processus et enjeux de la patrimonialisation en Asie qui a débuté au début de l’année 2018 a plusieurs ambitions, celle d’abord de regrouper les chercheurs de l’IrAsia et les étudiants engagés dans une recherche dans les filières des études asiatiques et anthropologiques spécialisés sur l’Asie d’Aix-Marseille Université, de tisser des liens avec des spécialistes d’autres aires culturelles des UMR d’AMU, d’engager des échanges avec des institutions et des initiatives locales (Ethnopôle de Salagon (04), Musée des arts Asiatiques de Toulon (83), nationales (GIS-CNRS « Patrimoines en partage », Réseaux des chercheurs sur les patrimonialisations (Respatrimoni)), européennes et asiatiques qui mènent des études critiques sur les faits patrimoniaux, leur mise en valeur, leur négociation socio-culturelle ou leur contestation.

L’axe adopte une approche pluridisciplinaire, croisant les questionnements et les méthodes de l’anthropologie et de l’histoire, dans une perspective comparative connectées aux différentes aires culturelles intimement connues par les participants (Inde, Taiwan, Japon, Chine, Vietnam, Corée, Malaisie, Philippines, diaspora asiatique en Provence) et guidée par les propositions des études critiques du patrimoine (plus connue sous l’appellation anglosaxonne critical heritage studies).

Dans les sociétés considérées, les phénomènes de patrimonialisation désignent les processus de « fabrication » des « objets » patrimoniaux qu’ils soient matériels, immatériels, naturels révélant de véritables enjeux culturels, sociaux, économiques et politiques à différentes échelles, et cachant souvent des contradictions et des remises en question. Une attention particulière est portée aux acteurs de ces mises en patrimoine, à leurs valeurs et aux principes qui guident leurs choix. C’est dans cet espace d’observations et de réflexions que sont introduits des questionnements connexes ayant trait aux temporalités, aux mémoires, à l’histoire, aux traditions, à l’invention, à l’oubli collectif, en connaissant de l’intérieur les forces socio-politiques qui les sous-tendent ou les modèlent, alors que l’Asie a sa part à jouer dans un monde fondé désormais sur des échanges accélérés et une standardisation à grande échelle des normes et valeurs fondant la patrimonialisation.

Cet axe réunit des chercheurs spécialistes de différents pays ou aires culturelles, qui travaillent à partir des SHS sur le fait religieux en Asie. L’approche transverse caractérise l’activité de l’axe qui se structure autour de trois domaines :
1 ) la réception de Max Weber en Asie, c’est-à-dire un travail sur les notions fondamentales de la sociologie religieuse élaborée par Weber et la façon dont ses modèles d’analyse ont été utilisés en Asie par les chercheurs locaux
2 ) rituels et ritualité en Asie
3 ) un atelier d’écriture pour les chercheurs et les doctorants.

Tout à la fois remarquablement stables dans le temps mais aussi dotés d’une certaine plasticité, les rituels en Asie sont souvent placés sous le signe de l’hybridation. Ils engagent très souvent différents dieux et/ou panthéons qui permettent de voir comment une société se pense elle-même. Partant de ce postulat, les années 2019-2022, seront consacrées à la problématique de l’invention et la créativité rituelle dans les temps d’incertitudes.  L’enjeu est de permettre un dialogue fécond entre les différents chercheurs en partant des pratiques et activités religieuses pour les situer dans un contexte social en éclairant la dynamique des communautés confrontées à des temps de ruptures (guerres, épidémies, interdictions et persécutions, …), des temps de transformations internes (évolution de la doctrine, perte de la mémoire rituelle ou doctrinale, affaiblissement démographique, …), des temps de transformations sociétales (processus de sécularisation, concurrence religieuse, désintérêt pour le fait religieux, …).

Le séminaire se réunira, le jeudi (à confirmer), tous les quinze jours sur le site Schuman. Il est ouvert aux étudiants et chercheurs intéressés.

Associant anthropologues, historiens, sociologues, sociolinguistes, politistes et littéraires, spécialistes de plusieurs aires culturelles asiatiques, l’axe Genre en Asie adopte une approche interdisciplinaire et se donne pour objectif principal d’analyser le genre tel qu’imbriqué dans plusieurs rapports sociaux au sein du monde asiatique. Notre démarche ne pose pas a priori une définition unique du genre, mais à l’instar de l’historienne Joan Scott, nous considérons que « le genre est un élément constitutif de rapport sociaux fondés sur les différences perçues entre les sexes […], une façon première de signifier les rapports de pouvoir » et « le champ premier à l’intérieur ou au moyen duquel le pouvoir se déploie » (De l’utilité du genre, Paris, Fayard, 2012). Il ne s’agit pas seulement de la condition des femmes, ni seulement de l’ordre sexuel et de la sexualité ; le genre est imbriqué dans plusieurs rapports sociaux et s’articule avec des facteurs tels que la classe sociale, l’origine ethnique, l’âge, la religion… dans tous les enjeux de pouvoir. Les études de genre produisent du sens en permettant de faire dialoguer diverses disciplines et d’articuler des recherches hétérogènes portant sur différentes époques et différentes aires géographiques en Asie.